Mercredi 2 Octobre 1940

Je suis toujours couché ca me repose le corps mais pour l’esprit ce n’est pas de même.

Pendant des heures entières, je pense à mon bonheur perdu, à ma femme, à toutes les belles heures que nous avons vécues et dont je suis privé depuis de long mois.

Aujourd’hui j’ai appris que nos camarades Belges avaient été libérés. Quand est-ce que ce sera notre tour à nous Français ?

La nuit dernière j’ai rêvé que j’étais libéré et que j’arrivais chez moi en pleine nuit quelle joie pour tous.

Vendredi 4 Octobre 1940

Ce soir nous avons pu acheter un peu de vin. Aussi quelle fête ! Depuis plus de cinq mois je n’en avais pas bu. Nous en avons à peine un quart chacun, mais il nous a mis un peu de soleil dans le cœur et il nous a rappelé le beau pays de France où chacun peut en boire.